« Le médecin m’a prescrit une IRM du rachis lombaire », une phrase qui peut susciter de nombreuses interrogations et inquiétudes. Si vous vous demandez comment bien lire et interpréter le compte-rendu de cette IRM, vous n’êtes pas seul. Alors que le compte-rendu peut initialement sembler être un dédale de termes techniques, il renferme des informations essentielles sur votre santé. Cet article a pour objectif de vous guider à travers ces détails, vous permettant de mieux comprendre et appréhender ce que révèle votre examen.
Vous pouvez également consulter cet article populaire pour comprendre le compte rendu d’une radiographie lombaire.
Qu’est-ce qu’une IRM du rachis lombaire?
L’IRM, ou Imagerie par Résonance Magnétique, est un examen qui offre des images détaillées des structures internes du corps, et notamment du rachis lombaire. Grâce à un champ magnétique puissant et des ondes radio, l’IRM peut visualiser à la fois les os, les disques intervertébraux, mais aussi les tissus mous environnants.
Imagerie par Résonance Magnétique (IRM):
L’IRM est une technique d’imagerie non invasive qui ne fait pas appel aux rayons X. Elle donne des images en coupe du corps, permettant une visualisation précise des structures. Contrairement à la radiographie, l’IRM peut montrer des détails sur les tissus mous, les nerfs, et les ligaments.
Séquences T1 et T2 en IRM : Une brève explication
Lorsqu’on parle d’IRM, vous pourriez souvent entendre les termes « T1 » et « T2 ». Ce sont des séquences d’images qui apportent des informations variées sur les tissus examinés.
T1 (Temps de relaxation longitudinal) :
- Utilisée principalement pour observer l’anatomie fine.
- Les zones riches en graisse apparaissent en blanc (hyperintenses).
T2 (Temps de relaxation transversal) :
- Idéale pour identifier les zones de liquide ou d’œdème.
- Les zones avec une grande quantité d’eau apparaissent en blanc (hyperintenses).
Chaque séquence a son importance et permet aux médecins d’identifier différentes pathologies ou anomalies dans les tissus.
les différentes coupes
Dans l’IRM du rachis lombaire, différentes orientations de coupe sont utilisées pour visualiser au mieux les structures anatomiques et détecter d’éventuelles pathologies. Voici l’intérêt de chaque coupe pour l’IRM du rachis lombaire :
Axiales (ou Transversales) :
- Intérêt : Ces coupes permettent de visualiser la morphologie transversale des vertèbres, des disques intervertébraux, du canal rachidien et des nerfs qui en émergent. Elles sont particulièrement utiles pour identifier les hernies discales, sténoses du canal rachidien ou autres anomalies qui pourraient comprimer la moelle épinière ou les racines nerveuses.
Sagittales (ou Longitudinales) :
- Intérêt : Ces coupes fournissent une vue latérale du rachis lombaire, ce qui permet de visualiser l’alignement des vertèbres, l’épaisseur des disques, la présence de protrusions ou hernies discales, et les pathologies dégénératives comme la spondylose ou les spondylolisthesis.
Frontales :
- Intérêt : Bien qu’elles soient moins couramment utilisées que les coupes axiales ou sagittales pour l’IRM du rachis lombaire, les coupes coronales peuvent être utiles pour évaluer la symétrie des structures, détecter des tumeurs, des infections ou d’autres pathologies qui affectent une partie latérale du rachis.
En somme, chaque orientation de coupe en IRM du rachis lombaire offre une perspective unique, permettant aux radiologues de disposer d’un tableau complet pour établir un diagnostic précis. Le choix des coupes dépend souvent de la symptomatologie présentée par le patient et des suspicions cliniques du médecin prescripteur.
Pourquoi faire une IRM du rachis lombaire?
Dans le cadre de la lombalgie la haute autorité de santé (HAS) précise qu’en l’absence de drapeau rouge, l’Imagerie rachidienne n’est recommandée qu’en cas de lombalgie chronique (au-delà de 3 mois). C’est pourquoi les médecins ne préscrivent pas immédiatement des IRM ou des radios
a. En cas de douleur persistante:
Si une douleur lombaire persiste malgré les traitements usuels, la recherche de la cause exacte, comme une hernie discale ou une sténose du canal lombaire, passe souvent par la réalisation d’une IRM
b. Suite à un diagnostic incertain:
Lorsque d’autres méthodes d’imagerie ne fournissent pas d’explication claire pour la douleur, alors le médecin peut prescrire une IRM pour obtenir une image plus détaillée de la région.
Ce que l’on peut lire sur le compte-rendu IRM du rachis lombaire:
a. Hernie discale:
Elle est facilement identifiable sur une IRM par un déplacement du disque intervertébral.
b. Protrusion discale:
Même sans hernie complète, une saillie discale peut être visible, indiquant une usure ou une dégénérescence.
c. les ligaments
Pour maintenir les surfaces articulaire entre elle, on trouve la capsule ainsi que leur épaississement que l’on appelle les ligaments. Ces ligaments peuvent être endommagés ou hypertrophiés.
d. Canal lombaire étroit:
L’IRM permet de voir si le canal spinal (canal dans lequel passe la moelle épinière) est rétréci, pouvant comprimer les nerfs.
e. Pathologies inflammatoires:
En raison de sa capacité à visualiser les tissus mous et à détecter des changements dans le contenu en eau, l’IRM est un outil de choix pour détecter et évaluer diverses pathologies inflammatoire. On peut retrouver parmi celles-ci:
- Spondylarthrite ankylosante (ou pelvispondylite rhumatismale)
- Arthrites : polyarthrite, arthrites juvéniles idiopathiques
- Polymyalgie rhumatismale
- Lupus érythémateux disséminé (LED)
- Maladie de Crohn (affecte principalement le système digestif, mais peut aussi affecter les articulations).
f. Tumeurs vertébrales:
Bien que rares, des tumeurs peuvent se développer dans le rachis lombaire. L’IRM est l’un des meilleurs outils pour les détecter.
Attention:
Il est entendu que ce qui est retrouvé à l’IRM doit toujours être mis en relation et comparé avec les signes cliniques du patient.
Cela est d’ailleurs très fréquemment rappelé en bas du compte rendu.
Ce que l’on ne peut pas voir sur le compte-rendu IRM du rachis lombaire:
Bien que l’IRM offre des images détaillées, elle peut cependant ne pas montrer de petites fractures ou certaines infections. Dans de tels cas, d’autres examens peuvent être nécessaires.
Alors, dans certains cas, un scanner (appelé aussi tomodensitometrie) ou une scintigraphie osseuse peut être nécessaire pour compléter le diagnostic en fonction de ce qui aura été retrouvé ou non à l’IRM. Chacun de ces examens ayant sa spécificité
Ce qu’il faut retenir du compte-rendu IRM du rachis lombaire
L’IRM du rachis lombaire est un outil diagnostique précieux qui offre des images détaillées des structures internes de la colonne vertébrale. En effet, Elle est particulièrement utile pour visualiser les tissus mous et les disques intervertébraux, fournissant des informations inestimables pour le diagnostic et le traitement des pathologies du rachis à mettre en œuvre. Elle n’est cependant prescrite qu’en seconde intention lorsque les douleurs perdurent.
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Ressources:
Site de la Société Française de Radiologie
HAS : haute autorité de santé
Société Française de Chirurgie du Rachis.
Décharge de responsabilité : Les informations fournies dans cet article sont destinées à des fins éducatives et informatives uniquement. En conséquences, Elles ne doivent pas être interprétées comme des conseils médicaux ou un diagnostic. Si vous avez des préoccupations concernant votre santé ou un problème médical, consultez toujours un professionnel de la santé. Ne négligez jamais un avis médical professionnel ou ne retardez pas une consultation à cause de quelque chose que vous avez lu ici
Merci pour ton article, perso j’ai déjà passé par l’IRM et c’est pas simple à comprendre les thermes techniques. Ton article explique bien le therme technique T1 et T2, il est compréhensible pour un patient lambda
Merci pour cet article ! Je n’ai jamais eu d’IRM du rachis lombaire. Mais c’est intéressant (à titre d’information, je suis d’accord que ça ne remplace pas l’avis d’un médecin) de pouvoir comprendre ce qu’il est possible de voir ou non avec cet examen.
Merci pour cet article. J’ai la chance de ne jamais avoir eu à passer une IRM.
Effectivement, c’est intéressant d’avoir une première approche sur le sujet et ensuite de la compléter avec un membre du corps médical.
Un topo extrêmement précis, merci !
Je ne savais pas que cet examen permettait de mettre en lumière des inflammations digestives : est-ce que cela peut permettre de diagnostiquer toutes les MICI (RCH par ex ?). Et quid de la maladie coeliaque ?