J’ai une douleur de l’appareil locomoteur mais je ne sais pas d’où vient.
Une des clé pour comprendre sa douleur, est de connaitre l’anatomie.
Attention, je ne vous demande pas d’apprendre le Netter, ce livre d’anatomie que tous les étudiants en kinésithérapie ont essoré!
Pourquoi est-ce si crucial de la comprendre ? Tout simplement parce que connaître son corps, c’est détenir les clés pour prendre soin de lui.
C’est comme avoir une voiture : plus vous en savez sur son fonctionnement, mieux vous pouvez l’entretenir.
Cet article est le premier d’une série qui vous présentera les principales pathologies de l’appareil locomoteur que vous pouvez être amené, à un moment ou un autre de votre vie, à faire face. Je vous expliquerai clairement et simplement, tout en ajoutant les différents traitements existants.
À travers cette exploration de la biomécanique humaine, nous allons déchiffrer les merveilles de notre architecture interne, offrant des perspectives éclairées pour un bien-être amplifié.
Une douleur qui dure depuis plus de 3 mois, sont des douleurs chroniques. Si c’est votre cas, vous serez surement intéressé par l’article: Douleurs chroniques causes symptômes et cercle vicieux
Os:
L’empilement des os forme le squelette, c’est la structure interne sur laquelle l’ensemble des autres éléments viennent se fixer.
- Structure : Faits d’une matrice vivante de tissus minéralisés, les os sont dotés d’un périoste qui les enveloppe, tissu vital pour la croissance osseuse et la réparation.
- Fonction : Ils offrent une charpente robuste, protègent les organes internes dans la cage thoracique et stockent des minéraux essentiels comme le calcium.
- Biomécanique : La structure trabéculaire de l’os le rend léger mais extrêmement résistant, adapté pour supporter les contraintes multidirectionnelles du mouvement.
- Fracture: il s’agit d’une rupture partielle ou totale de l’os. Elles peuvent être causées par un traumatisme (comme une chute ou un coup), une surutilisation ou des maladies qui affaiblissent l’os (comme l’ostéoporose).
Le temps de consolidation varie selon de nombreux facteurs : le type de fracture, l’emplacement de la fracture, l’âge du patient, son état de santé général, et sa nutrition. On parle généralement de 6 semaines à 3 mois
Muscle :
- Structure : Ils se composent de fibres musculaires enveloppées dans une matrice conjonctive, et subdivisées en myofibrilles, où se trouvent les protéines contractiles.
- Fonction : Au-delà du mouvement, leur capacité de contraction très fine assurent la posture, stabilisent les articulations et produisent de la chaleur.
- Biomécanique : La nature élastique des muscles leur permet de travailler efficacement avec les tendons pour créer des leviers mécaniques lors des mouvements.
- Déchirure musculaire: C’est une lésion des fibres musculaires causée par un étirement excessif ou une contraction violente du muscle. Les déchirures musculaires sont classées en trois grades selon leur gravité. Le temps de récupération dépend du grade de la déchirure: de 2 semaines à plusieurs mois
Tendon :
- Structure : Ce tissu conjonctif robuste se constitue principalement de fibres de collagène alignées.
- Fonction : Faire le pont entre les muscles et les os. Il transmet la force de contraction du muscle vers l’os qui entre en mouvement par rapport à l’autre os auquel est relié le muscle.
- Biomécanique : Leur robustesse permettent une transmission de force optimale, facilitant le mouvement rapide et puissant.
- Tendinite: Aujourd’hui, on utilise plutôt le terme tendinopathie que tendinite, car il s’agit d’un terme plus général qui englobe toutes les affections douloureuses affectant les tendons. La cause peut être une surutilisation, un traumatisme, ou l’âge, et peut se présenter sous différentes formes, notamment l’inflammation (tendinite), la dégénérescence (tendinose), ou la rupture du tendon
Articulation :
- Structure : Lieu de rencontre de deux ou plusieurs os, entouré de cartilage, de ligaments et baignant souvent dans un liquide synovial.
- Fonction : Elle facilite le mouvement tout en protégeant les extrémités osseuses.
- Biomécanique : Grâce à des propriétés mécaniques spécifiques, comme la forme de l’articulation et la viscosité du liquide synovial, chaque joint permet des mouvements précis tout en dissipant les forces pour prévenir les blessures.
- Luxation: c’est le déplacement d’un os hors de son articulation normale. Cela se produit généralement à la suite d’un traumatisme, comme une chute, un accident, ou un coup direct sur l’articulation. Une luxation cause souvent une douleur intense, une déformation visible de l’articulation et une incapacité à bouger l’articulation affectée. Un médecin ou un professionnel de la santé devra remettre l’os en place, un processus appelé réduction. Une immobilisation et une rééducation physique seront souvent nécessaire pour restaurer la force et la mobilité de l’articulation.
Capsule articulaire :
- Structure : Tissu fibreux qui enveloppe l’articulation, renforcé par des ligaments à certains endroits. Elle est doublée intérieurement par la membrane synoviale qui sécrète le liquide synovial.
- Fonction : Protéger l’articulation et maintenir les os en place tout en permettant une amplitude de mouvement.
- Biomécanique : La capsule offre une combinaison de résistance et de flexibilité, garantissant la stabilité tout en autorisant des mouvements variés. Sa conception permet d’équilibrer la mobilité avec la protection.
- Capsulite rétractile: également connue sous le nom d’épaule gelée, est une affection douloureuse qui affecte l’articulation de l’épaule. Elle se caractérise une inflammation et un épaississement de la capsule articulaire de l’épaule, le sac de tissu qui entoure l’articulation. Cela entraîne une raideur et une perte progressive de la mobilité de l’épaule.
Ligament :
- Structure : épaississement de la capsule, il se compose principalement de fibres de collagène.
- Fonction : Connecter les os entre eux pour stabiliser et guider les articulations.
- Biomécanique : Leur résistance à l’étirement prévient les mouvements excessifs, protégeant ainsi les articulations contre les lésions.
- Entorse: C’est une blessure causée par un étirement ou une déchirure due à un mouvement brusque, un traumatisme ou une torsion. Les symptômes incluent douleur, gonflement, ecchymoses et difficulté à utiliser l’articulation.
Cartilage :
- Structure : Tissu conjonctif semi-rigide et élastique.
- Fonction : Offrir une surface lisse pour le mouvement articulaire et servir d’amortisseur.
- Biomécanique : Il résiste aux forces de compression tout en permettant une certaine flexibilité, garantissant ainsi un mouvement fluide.
- Arthrose : C’est une usure du cartilage articulaire qui survient généralement avec l’âge. Elle provoque des douleurs, un gonflement et une perte de mobilité dans l’articulation affectée.
Nerf :
- Structure : Ils se composent d’axones et de dendrites entourés de myéline, facilitant la conduction électrique.
- Fonction : Transmettre des signaux entre le cerveau et les différentes régions du corps.
- Biomécanique : La vitesse et la précision de la transmission nerveuse sont essentielles pour synchroniser des mouvements complexes.
- Névralgie : Douleur intense le long du trajet d’un nerf, souvent due à une irritation ou à une compression du nerf.
Moelle épinière :
- Structure : Long cordon nerveux logé dans la colonne vertébrale.
- Fonction : Elle est la voie principale de communication entre le cerveau et le corps.
- Biomécanique : Protégée par les vertèbres, elle assure la rapidité et l’efficacité de la transmission neuronale.
- Traumatisme de la moelle épinière : Blessure due à un accident, une chute ou un autre traumatisme qui endommage la moelle épinière et entraîne souvent une perte permanente de la force, de la sensation et de la fonction en dessous du site de la blessure.
Conclusion
Décortiquer les intrications de la biomécanique humaine est une aventure sans fin. Chaque système, chaque tissu et chaque cellule raconte une histoire de performance, de résilience et d’harmonie. Ainsi, en comprenant mieux ces mécanismes, nous nous armons pour prendre soin de notre santé, optimiser nos performances et vivre pleinement. De plus, nous comprenons aussi qu’une douleur articulaire ou musculaire peut influer sur le reste du corps
Pour illustrer l’interaction complexe de ces éléments, prenons l’exemple d’un mouvement simple : fléchir le coude. Le cerveau envoie une information via le système nerveux somatique à la moelle épinière, qui à son tour transmet ce signal aux nerfs responsables de l’action.
Ces nerfs innervent le muscle biceps brachial, induisant une contraction des fibres musculaires. Le muscle, attaché aux os par les tendons, tire sur le radius et l’ulna, provoquant ainsi la flexion du coude.
Ce mouvement se fait au niveau de l’articulation du coude, où le cartilage permet une surface lisse pour le mouvement, les ligaments assurent la stabilité de l’articulation, et la capsule articulaire, remplie de liquide synovial, garantit un mouvement fluide et sans douleur.
Ainsi, une simple action telle que fléchir le coude implique une coordination impeccable. En effet, entre le système nerveux, les muscles, les tendons, les os, les articulations, les ligaments, le cartilage et la capsule articulaire, la synergie doit être parfaite.
Si un domaine particulier vous attire ou vous intrigue, n’hésitez pas à le partager. La profondeur de ce sujet est un puits de connaissances encore à explorer.
Références:
Pour écrire cet article, je me suis appuyé entre autres sur le livre Apprendre et comprendre l’anatomie. Anatomie de l’appareil locomoteur de Michel Dufour
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2 thoughts on “Comprendre sa douleur facilement avec l’anatomie”